dimanche 8 mai 2022

Le plus souvent, je parviens à oublier mes rêves le matin venu. Il est arrivé qu’ils soient prémonitoires et je n’aime pas du tout lorsqu’ils virent au cauchemar.



 Première nuit dans un nouveau lit. Une nouvelle chambre. Une nouvelle vie. Pour marquer le coup, il a fallu qu’un mauvais rêve me tire brutalement du sommeil, hier matin, après une poignée d’heures de repos, trois heures de route la veille au soir, la journée précédente passée à boucler mes valises et les trois dernières semaines à préparer et achever mon (dé)ménage(ment) de printemps.


Au bout d’une demi-grasse matinée, j’ai fait une rare plongée dans les limbes où j’ai rendu visite à G.H, un producteur de curcuma de la Plaine des Grègues* que je n’ai pas vu depuis trois ans, quatre peut-être, et que je n’avais pas prévenu de mon passage. À mon arrivée, je constatais que les lieux avaient beaucoup changé et étaient très animés. Pas de G.H en vue mais je fus accueillie par un homme très affairé, plus jeune et lui ressemblant suffisamment pour être son fils. Je me suis présentée et me suis enquise des nouvelles de son père. À ses traits brusquement défaits, je compris qu’un malheur était survenu et je me suis réveillée en m’entendant lui demander : « il est arrivé quelque chose ? »


Fin du rêve et retour à la réalité 


À peine une heure après m’être levée, ma 🍒 m’annonce que notre mère, triple vaxée, a été prise en charge aux alentours de 9:30 par les pompiers pour être conduite aux urgences, à la suite d’un malaise.

Je n’ai pas revu maman depuis le fameux Noël 2020. Celui où les grands-parents avaient été priés par le chef du gouvernement de dîner à la cuisine, loin de leurs enfants et petits-enfants afin de s’en protéger, vous vous rappelez ? 

Après discussion avec le neurologue d’astreinte qui a ausculté maman, il ressort qu’elle a subi un « infarctus cérébral »** 

Il y a huit jours, je rêvais ici-même d’effacer l’espace qui me séparait de mes proches et je me faisais une joie à l’idée de les retrouver en ce joli mois de mai. J’ai donc prié ma 🍒 qui s’est rendue au chevet de maman, en soins intensifs pour 48 heures, d’abord de l’embrasser de ma part, de surtout la faire rire, de lui dire que je suis à deux doigts de lui claquer moi-même la bise et que ce n’est pas une raison pour me faire faux-bond.


🌺🌿♥️ Tiens bon Mamylène ! 🌺🌿♥️



*Écart de la commune de Saint-Joseph, inclus dans la zone d’adhésion du parc naturel de La Réunion où l’activité agricole est (ou était?) quasiment exclusivement consacrée à la production de curcuma.

**Ma🍒, toujours infirmière, m’a appris que c’est ainsi que les professionnels du monde médical désignent entre eux l’A.V.C ou accident vasculaire cérébral. Ce que je sais, c’est que dans la famille, ça n’est encore jamais arrivé.