vendredi 10 septembre 2021

En attendant le début des vendanges... Propos impromptus portant sur les noms, les marques et ce qu’on peut leur faire dire


Nom, Prénom, Étiquette - Part 1


À la fin du siècle dernier, il y a de cela vingt-cinq ans, alors que je vivais, tel l’oiseau sur sa branche, quelque part sur mon île natale, j’eus une idée de génie...

Je me suis vue, non pas en haut de l’affiche mais forte et riche de toutes mes origines de métisse+++, vendant du riz et des épices du monde entier, dans une boutique estampillée « Épice & Riz ».

Un mien ami, mi-communiquant, mi-marketeur, séduit lui aussi par l’idée, me conseilla vivement de déposer au plus vite ce nom à l’INPI. C’est ce que je fis, me disant que j’aurais dix ans pour concrétiser mon projet et, sans plus y penser, je repris place sur mon perchoir, en descendant, de temps en temps, pour endosser toutes sortes de rôles sociaux et subvenir, tant bien que mal, à mes besoins.

Deux ans plus tard, en août 99, alors que je virevoltais toujours à La Réunion, je reçus un courrier de la firme Nestlé. 😳

La branche française de la multinationale Suisse souhaitait que je l’autorise à exploiter un nom très proche du mien pour le coller sur des millions de petits sachets épicés destinés à parfumer du riz. Ayant procédé dans les règles et effectué une recherche d’antériorité avant le dépôt de leur « Épice’Riz », un certain F.D, responsable du service juridique sis au siège français du groupe, m’avait débusquée et adressé sa demande par simple lettre. Arguant du fait que je me trouvais aux antipodes, et préjugeant que mon projet n’empiéterait pas sur les plate-bandes de son employeur, il apparaissait à ce monsieur que je ne verrais pas d’inconvénients à ce qu’il puisse procéder au dépôt du nom retenu par la division « aides culinaires » du service marketing de Nestlé France.

Il se trouve qu’à ce moment-là, mon fils était en vacances en pétromole et j‘étais, quant à moi, désœuvrée, entre deux CDD pour le compte d’une collectivité territoriale. J’étais donc disponible et tout à fait disposée à rencontrer ce monsieur afin de discuter avec lui d’un éventuel contrat.

Comprenez-moi ! La vie d’oiseau des îles est assez peu lucrative et je voyais là l’occasion d’obtenir quelques subsides et la possibilité de mettre mon projet de boutique sur les rails.

Je pris donc ma plus belle plume, informai le sieur F.D de mon prochain séjour pétromolitain et lui proposai de le contacter dès mon arrivée à Paris afin de le rencontrer au plus tôt.

Je vendis l’auto, pris un billet aller-simple, laissai mes maigres biens à la garde d’un ami et sautai dans le premier avion en partance pour Orly. J’espérais bien ne m’absenter qu’une quinzaine de jours, le temps de trouver un accord et être de retour sur l’île, à temps pour la rentrée des classes du fiston et la signature de mon énième CDD avec la même collectivité...

Entre mi-août et début septembre, je me rendis à  trois rendez-vous avec F.D ainsi qu’une de ses collègues du service marketing. J’étais prête à leur céder tous les droits, leur vendre le nom et signer un contrat de cession mais eux ne voulaient pas en entendre parler me proposant plutôt un contrat de coexistence de marques. C’était une sorte de Pacs avant l’heure, nous obligeant mutuellement. Ne partageant pas tout à fait les mêmes valeurs que le groupe au petit nid et n’ayant pas l’intention de me retrouver à ses côtés dans un tribunal et contre n’importe qui, j’étais plus que réticente... Et en face, ce faux Pacs leur permettait de me garder sous contrôle et ça non plus, ça ne me disait rien qui vaille...

À notre quatrième et ultime rencontre, cette aventure se solda par une victoire à la Pyrrhus : Nestlé changea le nom de son nouveau produit, je gardai le mien et pour leur avoir dit NON, je ne vis aucune pépettes tomber dans mon escarcelle. Et telle Perrette et son pot de lait, je dus renoncer à regagner ma terre lointaine, me résoudre à l’expliquer à l’enfant avant de sombrer gentiment dans la mélancolie.


...Du non au prénom...


Très vite pourtant, je dus m’extraire de ma torpeur pour affronter la réalité et la lourdeur de la machinerie administrative française : puisque j’étais dans une impasse, je devais néanmoins procéder au transfert, sur le territoire pétromolitain, de ma « personne juridique » et donc de tous les dossiers administratifs la concernant.

Avant d’aller plus loin, je dois préciser que durant les premiers mois de mon auto-exil, je logeais au domicile de ma sœur jumelle et qu’outre le fait que nous partagions le même nom de jeune fille, la même date de naissance et la même adresse postale, nous étions de surcroît toutes les deux dotées du même premier prénom... Du fait d’une tradition - familiale ou folklorique qu’importe - voulant que le prénom usuel soit le dernier des trois qui nous furent offerts le jour de notre naissance et que, née la deuxième et faute d’être attendue (les échographies n’existaient pas encore et le suivi pré-natal était quasi inexistant dans ces contrées lointaines et alors très largement sous-équipées), sans doute pour ne pas oublier que nous étions jumelles, on me colla le même premier prénom que ma sœur qui m’avait, ce jour-là, devancée de dix petites minutes...

Ce n’est pas commun, sans doute un peu bébête, mais c’est tombé sur ma pomme et j’en ai fait les frais 35 ans après...

La technologie informatique aidant, l’opération de transfert de la paperasse attachée à ma personne juridique prit l’allure du bug de l’an 2000, une poignée de semaines avant l’heure fatidique.

À l’arrivée des dossiers, ce fut la pagaille dans toutes les administrations concernées  et ma personne juridique a bien failli périr, écrasée, tel un fichier erroné. 

Voici comment les choses se sont déchaînées :

  • Il a fallu que ma sœur et moi,  nous rendions ensemble à la Caisse d’Allocations Familiales du secteur afin de démontrer que nous étions bien deux personnes physiques distinctes, la déclaration sur l’honneur et la production de nos cartes d’identité, la copie de nos extraits d’acte de naissance ne suffisant apparemment pas
  • À la Caisse de sécurité sociale, ce fut le bintz total, d’autant que mon propre numéro de sécu avait été affecté par erreur à ma sister... Je me retrouvai sans enfant à charge et ma sœur avec trois au lieu des deux siens
  • Le plus croustillant c’est tout de même d’avoir été qualifiée d’anomalie informatique par le Trésor Public. 😳😳

Assez rapidement, je compris que pour mettre un terme à cette situation kafkaïenne, je devais faire modifier mon état civil. Et pour ce faire, m’en remettre au juge des affaires familiales dont ma personne juridique dépendait du fait de la localisation géographique de ma personne physique.

Avec le concours (grâcieux) d’une (amie) avocate, qui m’avait déjà assistée (tout aussi gracieusement) lors de la négociation avec Nestlé, la requête en changement de prénom fut déposée. Puis acceptée quelques semaines après.

Et à l’aube de l’an 2000, je changeais (un peu) d’identité pour couper le cordon (informatique) qui me reliait administrativement et malencontreusement à ma jumelle.

Au cours de mon parcours du combattant qui me conduisit jusqu’à faire modifier les registres de l’INSEE, la seule personne compatissante à qui j’eus affaire était un fonctionnaire attaché au service de l’Etat civil du ministère de l’Outre-mer. Au cours de toute sa carrière, il n’avait jamais vu un tel phénomène et ne ménagea pas sa peine pour m’aider à sortir de ce bourbier.

Cette année encore, cette histoire a  une fois de plus résonné à nos oreilles... La caisse de retraite n’ayant pas été informée en temps et en heure de l’erreur de numéro de sécurité sociale, ma sœur a dû lui fournir copie de tous les bulletins de salaire de sa carrière afin de « récupérer » la moitié de celle-ci qui avait été portée à mon crédit...

C’est Brazil ! 😳😳😳


À défaut d’être devenue une riche marchande d’épices, je peux en tout cas me prévaloir d’être une exception dans l’univers de l’Etat civil français... 

Et j’espère que mon histoire vous aura bien amusés.



Nom, prénom, étiquette - Part 2


Je reproduis ci-après, sans le commenter d’avantage, un échange que j’ai eu sur le blog d’Olivier Demeulenaere avec « mark knopfler » et que je vous laisse découvrir. 



mark knopfler sur 8 septembre 2021 à 07:39

@Nadège Rivière, « la réalité alternative », c’est la matrice de l’information.

Le Réel est hors matrice et il est occulté, car renvoyant l’humanité à l’aliénation de son isolement, comprendre à sa condition d’esclave mortel, comme pour l’Adam(a) primal.

Le Réel, c’est le monde à l’endroit, celui de la vérité.

Tout ce qu’il se passe dans la matrice, ce sont des égrégores, comme la psy-op covid 19 et ses artéfacts, dont la vaccination (faire peur/rassurer, bourreau/sauveur, le « en même temps »).

Ce qui explique le consentement de masse, l’information, ce sont des communiqués, donc des injonctions en subliminal pour la plupart, ou pas, dans des cas particuliers, pour que l’hypnose perdure au profit de ceux qui conduisent le troupeau.

Vous avez résisté au pass, instictivement ou pas et vous contemplez désormais, du moins vous semble t-il, une autre planète et des zombies.

Vous vous sentez de plus en plus seule, en minorité, privée de libertés par les contraintes sanitaires.

Bienvenue dans le Réel, hors de la matrice.

Je veux vous dire une seule chose : N’ayez pas peur de la vérité en revanche, craignez le mensonge, afin de ne pas replonger dans la matrice des miroirs aux alouettes.

Vous êtes désormais libre (reconnectée à votre libre-arbitre), ils sont prisonniers, mais ne le savent pas et croient exactement le contraire.

La matrice est une machine à créer et générer de l’inversion, elle est le monde à l’envers.


Nadège Rivière sur 8 septembre 2021 à 11:15

@mark knopfler

C’est bien ainsi que je perçois le réel que je qualifie de réalité autre que celle produite par les manipulateurs et que beaucoup préfèrent ignorer pour ne pas avoir à goûter à son amertume.

Si vous avez vu « Inception », vous comprendrez mon sentiment d’être dans une dimension parallèle par rapport à ceux qui ont accepté l’injection sans se poser plus de question.


mark knoplfer sur 8 septembre 2021 à 14:20

@Nadège Rivière, « Inception » est une vulgarisation des concepts Lacaniens.

La réalité n’est pas le Réel.

C’est un concept Kabbalistique, Lacan était un disciple de Freud à la source et non pas un disciple du Freud déformé par la propagande comme quoi tout est lié au sexe.

Le plus étonnant est qu’un Elon Musk ne dit pas autre chose : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/pour-elon-musk-ce-que-nous-croyons-etre-la-realite-n-est-qu-une-simulation_1798631.html

Sauf que lui ose aller plus loin, 40 ans après la mort de Lacan : La matrice est d’origine E.T.


Nadège Rivière sur 9 septembre 2021 à 12:23

Bonjour @mark khopfler

Je pense très sincèrement qu’Elon se paye notre tête et « dans les grandes largeurs », comme on dit...

  • il a prétendu l’an dernier vouloir vendre son patrimoine parce qu’il ne supportait plus qu’on le traite de « riche milliardaire » 😳 il lui aurait suffi de distribuer ses milliards, il aurait en plus fait une B.A... (encore que...)
  • dans cet article il dit craindre l’IA et le risque que celle-ci provoque la disparition de l’humanité et ça ne l’empêche pas d’œuvrer à la fusion homme-machine et au transhumanisme en direction du posthumanisme...
  • Très fantasque, il fait et défait les crypto monnaies...

Sans oublier sa petite amie qui, l’an dernier, a annoncé mettre une partie de son âme à vendre. Aux dernières nouvelles, elle n’aurait pas mis les formes nécessaires et son commerce n’a pas fructifié.

J’ai préféré attendre ce matin pour vous répondre et j’ai bien fait, me semble-t-il, car au réveil j’ai songé à  Neuralink dont la traduction « classique » est « lasso neuronal ». La nuit m’a donc appris que cette marque parle de tout autre chose et que sa traduction littérale est plus « parlante » que cette histoire de cow-boy hacker de neurones. Pour le comprendre, il faut penser à neural-ink...

Ce qui « colore » la réalité d’une autre manière, n’est-ce pas ?

Bonne journée 


mark knopfler sur 9 septembre 2021 à 16:56

@Nadège Rivière, Bonjour !

Je constate que vous êtes une exégète d’Elon Musk !

Peut être qu’il se paye notre tête, vous avez raison, mais je crois aussi qu’il pense ce qu’il raconte, ce qui aggrave ou pas son cas, selon les points de vue.

Concernant Neuralink, j’aime beaucoup votre voyage dans l’imaginal.

« Colorer la réalité d’une autre manière », voilà une belle métaphore quant à décrire le monde des illusions.

Permettez-moi de mon montrer un brin moins imaginatif que vous à propos de Neuralink.

Neura et link.

On va laisser de coté « link », en Anglais, c’est « lien » dans le sens « relié ».

« Neura » est plus intéressant, étymologiquement, neura->neuron->noun.

Noun, c’est l’océan primordial dans la mythologie égyptienne.

Je vous laisse un lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Noun

Vous l’aurez compris, le dispositif Neuralink serait donc en capacité de nous reconnecter à l’océan primordial, comprendre au Dieu créateur du tout, soit le Divin des ésotérismes étudié en loges, par exemple.

Un dispositif Luciférien, en somme

Bien à vous.


Nadège Rivière sur 9 septembre 2021 à 19:57

@mark knopfler

Exégète, n’exagérez pas... ce bonhomme est suffisamment extraordinaire pour que mon disque dur enregistre quelques faits saillants le concernant. 

Il me semble me souvenir qu’il a des origines teutones et qu’il a des attaches du côté de l’Afrique du Sud. Ses ancêtres ont certainement fréquenté un certain Cecil Rhodes...

En fait, en la triturant, nous pouvons observer le caractère polysémique de cette marque. Tenez par exemple : Neu Ra link

En allemand, ainsi découpé, ça donne « nouveau lien avec Ra »... Ha ha ha !

Ce qui rejoint votre transcription non ?

Au plaisir !


mark knopfler sur 9 septembre 2021 à 21:01

@Nadège Rivière, je confirme, vous êtes une exégète d’Elon Musk !

« Neu Ra Link », je valide ! la référence au Divin immanent me semble, là encore, évident.

Mais derrière Ra, se cache Isis, soit Démeter dans d’autres traditions.

Démeter, la meilleure élève d’Hermès….

N’en jetez plus ! Hermétisme et herméneutique, deux mamelles de la Kabbale.


Nadège Rivière sur 9 septembre 2021 à 22:47

@marc knopfler

J’ai pris grand plaisir à cet échange. Et je remercie OD, notre hôte, pour sa licence et sa mansuétude. Sans lui et sans vous, je ne me serais sans doute pas livrée à cette gymnastique intellectuelle si vivifiante.

J’aimerais, si vous le permettez, insérer nos commentaires dans un texte que je publierais sur mon blog.

J’ai déjà le titre :

«  En attendant le début des vendanges…

Propos impromptus portant sur les noms, les marques et ce qu’on peut leur faire dire. »

M’y autorisez-vous ?

Bien à vous


mark knopfler sur 10 septembre 2021 à 07:38

@Nadège Rivière, plaisir partagé.

Gymnastique intellectuelle ? Oui, si vous n’avez pas peur de la pancarte « capillotraction ».

Neuralink, c’est Neuralink, in fine, une étiquette, un signifiant pour plusieurs signifiés, ou pas, dans une vision objectale qui passe par sa nomination.

Votre projet attise ma curiosité.

J’accepte si, en retour, vous nous promettez de nous avertir quand il sera en ligne, lien à l’appui.

Bien à vous


Nadège Rivière sur 10 septembre 2021 à 09:38

Bonjour @mark knopfler

Dans une de mes vies antérieures, je fus confiseuse. Ceci explique sans dout mon goût de la précision et de la minutie. Ceusses pour qui chercher le sens cachés (ou pas) des mots et des choses relève du peignage de girafe, sont libres de le penser mais pour ma part, je préfère appeler un chat, un chat.

J’ai déjà bien avancé ma rédaction et dès qu’elle sera en ligne, je ne manquerai pas de vous en informer.

Très belle journée !



Et voilà... ce fut un peu long mais les trois mots y sont : nom, prénom et étiquette. 

J’oubliais... de rendre à César... et d’indiquer le lien vers le blog, si précieux, d’Olivier Demeulenaere et le voici : https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/


Bien à vous

🌺🌿♥️

4 commentaires:

Nalo a dit…

Bonjour.
J'ai suivi votre conversation avec Mark K, depuis vos commentaires sous l'article. Merci ��. Vous lire a été comme apercevoir une lumière dans l'obscurité, ou comme le naufragé perdu en pleine mer,qui cherche et trouve enfin une fréquence radio sur son poste émetteur. Le temps de cette lecture,j'ai su que cette terre était encore habitée. Alors oui "Bonjour". Nathalie ��

Nadège Rivière a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Nadège Rivière a dit…


Bonjour Nathalie !
Merci pour votre commentaire touchant. Et je peux à mon tour vous retourner le compliment : ouf ! Il y a encore des vivants !
Bien à vous
🌺🌿♥️

Nadège Rivière a dit…

Je signale en passant que ça n’est pas le simple fait d’avoir eu le même premier prénom que ma jumelle qui fait de moi une bizarrerie au sens de l'état civil... Cela tient à mon « nom de famille » qui a connu lui aussi quelques remous mais je n’en ferai pas état ici...